Quand j’étais petite, il m’est arrivé une histoire merveilleuse.

Autant prévenir, je vais tenter d’employer un vocabulaire aussi poétique que possible, mais ça va pas être évident.

Donc, j’était petite je disais.

Mon papi était à la maison, et il a obstrué les water (il a bouché les chiottes quoi). Là où il est trop intelligent, c’est qu’il s’est barré sans rien dire, pensant que personne, non, personne, n’allait rien remarquer (remarque, j’aurais fait la même chose, mais j’avais 8 ans, normal. A 60 ans, t’as plus peur de te faire engueuler si tout va bien).

Voici donc ma mère, accroupie devant le trône, avec la fameuse ventouse :

Seulement voilà, mon papi c’est un coriace, il était plus fort que la ventouse. Il a donc fallu déboucher à la main.

C’est là qu’arriva ma mère en équipement high-tech, autrement nommé le sac poubelle autour du bras. Pour la technique, elle fout sa main au fond du sac, puis au fond des wc, pour choper le truc à déboucher (charmant n’est-ce pas). La faille dans son plan, c’est qu’il faut évidemment quelqu’un pour tenir le bord du sac poubelle bien en hauteur, histoire que tout ne s’infiltre pas dedans. La deuxième faille dans son plan, c’est que j’ai été chargée de cette mission. A 8 ans. T’imagines la pression ?!

Evidemment, ça a pas loupé, ma mère s’est retrouvé, littéralement, les mains dans la merde. Et là, magnifique chute de l’histoire : ne pouvant pas me mettre une claque (je ne lui en veux pas pour ce geste, j’imagine sa stupeur et sa frustration), j’ai eu droit à un mini-coup de boule. Elle a même été sympa je trouve. Moi si ma gamine m’avait fait ça, je lui aurait fait déboucher les chiottes elle-même avec la bouche.

Ce qui nous amène à mon histoire d’aujourd’hui.

J’étais tranquillement en train de changer la litière du chat dans les wc quand il s’est passé un truc bizarre. Oui, je vide dans les wc, ça part très bien, et c’est à super proximité. Le truc c’est que j’ai du en mettre trop d’un coup, et que c’est de la litière agglomérante.

Et là, hop, j’avais de l’eau trouble jusqu’au bord de la cuvette (j’ai eu vachement peur que ça déborde quand même). J’attends que ça débouche tout seul, ah ben non. Soit. Armée de toute ma bonne volontée, je prends la petite pelle de la litière du bout des doigts et j’entreprends un débouchage. Merde ça marche pas.

Bon, je commence à fouiller partout pour voir si ya du Destop quelque part ici. Rien.

Je repère des granulés qui font office de Destop, auxquels il faut rajouter 1 litre d’eau chaude. Ils sont marrants eux. Ils pensent qu’avec les 450L d’eau froide qui stagne, c’est le litre de merde qui va faire la réaction ? De toute façon je peux pas mettre plus, sinon ça déborde.

Alors, pas très convaincue, je fais chauffer mon litre. Il est près, je prends la bouteille où ya les granulés et… ah ben non en fait. Les granulés ils ont fait une partouze au fond de la bouteille, ils sont tous restés collés ensemble. Impossible à déloger (même en tapant contre le mur).

Fallait que je fasse quelque chose là. Alors j’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai enfilé un gant de vaisselle. En priant très très très fort pour qu’il soit assez long. Il l’a été. J’ai délogé le bouchon. Mais j’ai aussi fait gicler. Mes WC et moi-même sommes donc tâchés dalmatien style.

J’imagine la scène du point de vue de l’Homme, qui n’a rien vu, tout à l’ordi qu’il était. Il a fait genre il entend rien, parce que ça voulait dire qu’il devait m’aider, mais en fait, très précisément, il a entendu ça :

Fffffffffff (bruit de la litière qu’on verse dans les wc)…… glouglouglou (chasse d’eau)……. “putain c’est quoi ce bordel” ……. schlac schlac (pelle sur les parois qui tente vainement de déboucher)…….. “oh merde, fait chier” (je suis très polie comme fille)…….. Bam ! boum ! schlak ! (portes de placard qu’on ouvre et ferme frénétiquement)……. “putain yen a pas” (cruelle déception devant le manque de Destop) ……………………………. (je lis la notice des granulés)…….. fouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii (bouilloire qui chauffe)……. BANG BANG BANG (bouteille de granulés qu’on tape contre le mur)……. Hou ! Hou ! (je me donne du courage en enfilant le gant)……. splitz ! “PUTAIN DE BORDEL DE MERDE SA MÈRE !!!!!!”

Rideau.

Raffinement et distinction, telle est ma devise. Toujours.

Faites-moi penser : faut que je dise à ma mère qu’un gant de vaisselle, ça a pile la bonne longueur, ça nous aurait épargné une douloureuse expérence, à elle et à moi.

Similar Posts:

• J’aime mon four, mais lui ne m’aime pas
• Le roti va à la piscine
• Faut que j’extériorise…
• Les envahisseurs…
• Oh mon Dieu, que m’arrive-t-il ?!